Qu’est-ce que l’amour ? Pour le médecin du Moyen-Âge, c’est une maladie obsessionnelle. Pour les salons galants du XVIIe siècle, c’est un jeu mondain dont les moindres étapes, du premier regard aux manières de rompre, sont codifiées en des traités ou des devinettes que s’échangent en souriant des marquises, derrière les plumes de leur éventail. À la même époque les dramaturges, à l’inverse, exaltent l’incandescente pureté de cet amour mortifère qui consume la Phèdre de Racine. Enfin, à la lumière du libertinage du XVIIIe siècle, le verbe aimer retombe comme en disgrâce, tendant à devenir un symbole du confort et de la frilosité bourgeoises. Un seul nom, Éros, mais cent visages, de cette monstrueuse beauté que la douce Psyché craint d’éclairer de sa lampe, à la mignardise des amours en stucs peuplant les plafonds baroques. Éros volubile donc, pour voyager, voire s’égarer, dans cette carte du tendre, de l’Espagne à la France, du Moyen Âge aux Lumières.
Auteurs :
Dolores Jiménez est professeur à l’Université de Valence (Espagne).
Jean-Christophe Abramovici est maître de conférences à Sorbonne Université (France).
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