L’abbé Galiani était, selon Nietzsche, « l’esprit le plus raffiné du XVIIIe siècle » et aux yeux de ses contemporains « l’ironie faite homme ». Sa Correspondance avec Mme d’Épinay le révèle tout entier. Au cours des dix années de son séjour parisien, Galiani, secrétaire de l’ambassade de Naples, avait été l’hôte favori de tous les salons fréquentés par les encyclopédistes. Mme Geoffrin, Diderot, Grimm, d’Alembert comptaient parmi ses proches. Désespéré par son rappel à Naples en 1769, il demande à ses amis de lui écrire pour le « consoler des maux de l’absence ». Mme d’Épinay devient bientôt et pendant douze années sa principale correspondante. Leur relation épistolaire, sur un ton vif et spirituel, restitue les idées, les propos et l’atmosphère des salons parisiens. Au cours des sept années de ce dernier volume, la Correspondance, toujours variée et enjouée, trahit entre Galiani et Mme d’Épinay une de ces ressemblances qui naissent au fil des longues amitiés. Si tous deux aiment encore à philosopher sur la morale, la physiologie, la pédagogie ou la politique, la musique leur procure les enthousiasmes les mieux partagés. Pour intime et familière qu’elle est, cette correspondance demeure liée à l’actualité, dominée en France par les événements allant du ministère Turgot à la chute de Necker, à l’étranger par la révolution américaine et l’émergence de la Russie.
Auteurs :
Ferdinando Galiani (1728-1787) : Diplomate et économiste italien, philosophe, amateur d’art, partout ses talents étaient hautement appréciés et on le trouvait « sublime » dans la conversation. Parmi ses principaux ouvrages : Della Moneta (1751), Dialogues sur le commerce des blés (1770).
Louise d’Épinay (1726-1783) : Femme de lettres, elle fréquenta le milieu des encyclopédistes et fut très liée avec Grimm. Elle est l’auteur des Conversations d’Emilie (1774) et de l’Histoire de Mme de Montbrillant.
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