La préoccupation des nourritures du corps traverse l’œuvre de Voltaire, qui devait mériter le surnom d’« aubergiste de l’Europe ».
La présente enquête, menée à partir de la correspondance de l’auteur comme de ses écrits d’histoire et de fiction, s’attache à reconstituer le mode de vie régnant aux Délices et au château de Ferney, les modes d’approvisionnement, le choix des mets, la préparation des plats, pour restituer enfin à nos yeux une table de riche au XVIIIe siècle.
Mais la table est avant tout un lieu de convivialité. Ces plaisirs du corps ne seraient rien sans ceux de l’esprit qu’ils ont pour fin de susciter et de rehausser. Les soupers philosophiques où Voltaire régale ses invités de bons mots sont des festins de paroles. L’esprit encyclopédique de l’hôte de Ferney y développe maintes considérations sur les rapports entre nourriture et économie, nourriture et sacré, exhortant les philosophes à célébrer des agapes et à « dresser un autel à la raison dans leur salle à manger ».
Auteur :
Christiane Mervaud, professeure de Littérature française à l’université de Rouen, est une éminente spécialiste de Voltaire. Parmi ses principaux ouvrages, citons : Voltaire et Frédéric II, Une dramaturgie des Lumières (1985), Voltaire en toutes lettres (1991).
Avis
Il n’y a pas encore d’avis.