Certains livres font date. Portés par une culture, ils donnent le sentiment de dire ce que leur époque attendait. Ils fournissent un modèle, vite imité. Julie ou la Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau est de ceux-là. Richardson et Prévost annonçaient le roman sensible des Lumières. Rousseau en fait un phénomène de société. Son invention se répercute jusqu’à Sade et Balzac. Dès sa parution, le modèle de Julie se déploie sous de multiples formes. Il inspire le roman révolutionnaire aussi bien que contre-révolutionnaire, fait fortune au théâtre, mais aussi en poésie. La figure de Julie en est la matrice et la figure identificatrice : Rousseau avait savamment préparé un tel succès. On connaissait, avant lui, le discours de la vertu et les délices doux-amers de l’introspection. Il s’agira désormais de construire, d’imaginer, de pratiquer une nouvelle sociabilité, une nouvelle religion, une nouvelle façon d’aimer. Les études réunies dans ce volume explorent les différentes facettes de ce modèle et en profitent pour rendre hommage à Henri Coulet, éditeur de La Nouvelle Héloïse et spécialiste du genre romanesque.
Auteurs :
Geneviève Goubier, maître de conférences en littérature du XVIIIe siècle à l’université d’Aix-Marseille, est l’auteure d’études sur Rousseau. Elle est secrétaire générale du CAER 18 (Centre Aixois d’Étude et de Recherche sur le XVIIIe siècle).
Stéphane Lojkine, professeur de littérature française du XVIIIe siècle à l’université d’Aix-Marseille, directeur du Cielam, est l’auteur de La Scène de roman (2003), d’Image et subversion (2005), de L’Oeil révolté : Les Salons de Diderot (2007). Il dirige la base de données iconographiques Utpictura18.
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