Parvenu au milieu de sa vie, Landolfi décide d’être lui-même le sujet de son prochain livre. « Je dirai que je me suis toujours tourné et retourné dans la vie comme un malade inquiet dans son lit. »
L’enregistrement des petits faits quotidiens de la vie de province n’est que le point de départ de subtiles digressions : en procédant ainsi à sa propre « analyse », Landolfi porte une interrogation angoissée sur la valeur de la création et le sens même de la réalité pour aboutir à un constat d’impuissance : l’écriture, qui fut jadis pour lui « la seule réalité », va rejoindre dans un néant commun l’amour et le jeu.
Paradoxalement ce bilan de mort crée un individu bien vivant.
Celui qui est acharné à se désigner lui-même nous paraît inexplicablement attachant et humain. Sans doute parce que la succession d’actes manqués, les idylles ratées, le jeu suicidaire, les impasses de l’art réveillent en nous, ses contemporains, plus d’échos que leur contraire.
Auteur :
Tommaso Landolfi (1908-179) consacra toute sa vie à l’écriture. Auteur de nombreux romans, nouvelles, journaux et poèmes, il est considéré comme l’un des très grands écrivains de la littérature italienne. Parmi ses principaux ouvrages : La pierre de lune (1939) et La jeune fille et le fugitif (1965).
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