Le Philosophe anglais ou Histoire de M. Cleveland s’impose comme un roman-somme du dix-huitième siècle, au même titre que les Lettres persanes et La Nouvelle Héloïse. En découvrant ses bains de sang et de larmes, ses souterrains et ses îles, ses malheurs extraordinaires et ses scènes d’horreur, les contemporains de Prévost se demandaient : « Quelle sombre et farouche imagination a conçu ce roman ? » Son imaginaire a cependant sa cohérence : ce livre l’envisage tout au long d’une descente au fond des cavernes de l’esprit et du cœur.
Cette exploration permet en outre de réévaluer la dimension philosophique de l’œuvre, où Prévost traite les grandes questions religieuses, politiques, philosophiques et anthropologiques de son époque, avec une prédilection pour les persécutions et la tyrannie des consciences.
Auteur :
Erik Leborgne, maître de conférences à l’université de Paris III, s’est spécialisé dans la fiction romanesque du XVIIIe siècle et dans l’œuvre de Rousseau. Il a édité deux romans de Prévost (Mémoires d’un honnête homme, La Jeunesse du Commandeur), les Rêveries et les Dialogues de Rousseau, Les Malheurs de l’amour de Mme de Tencin et les Mémoires de Montbrun de Courtilz de Sandras.
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