Vauvenargues est le premier moraliste moderne. De l’Antiquité au Grand Siècle, ses prédécesseurs s’étaient adonnés à la satire de l’homme et des moeurs, se flattant sur la valeur de leçons formulées en aphorismes ingénieux et vains. Lui, en revanche, croit au pouvoir de l’éloquence pour inspirer la vertu et la grandeur en la peignant. Il croit que s’adresser au sentiment du lecteur, au nom du sentiment qu’on éprouve, c’est atteindre aussi sa raison, car l’homme est un et ses facultés forment un tout indissociable. Il veut écrire uniquement en vertu de ce que peuvent ressentir et connaître le génie, le héros, la grande âme, « l’esprit étendu ». Il souhaite que la pensée s’appuie sur la réalité du siècle, jugé dans son mouvement et ses déficiences, pour s’élancer vers les idées de gloire, de vertu, de beauté.
Vauvenargues propose ainsi un héroïsme contemporain, une noblesse nouvelle qui n’attend rien du monde, qu’il faut pourtant dominer, mais tout du moi qui s’y voue et de la lignée qu’il se donne : exaltation d’une éthique universelle, inspirée de l’antique, au bénéfice d’un humanisme des Lumières privilégiant résolument la personne. Le moraliste s’efface derrière le « philosophe », auquel il donne en retour les moyens d’agir sur le monde.
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Vauvenargues (1715-1745) est le premier moraliste moderne. Il croit que s’adresser au sentiment du lecteur, au nom du sentiment qu’on éprouve, c’est atteindre aussi sa raison, car l’homme est un et ses facultés forment un tout indissociable. Il propose ainsi un héroïsme, une éthique de la gloire et de la générosité, inspirée de l’antique au bénéfice d’un humanisme des Lumières.
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