En 1855, les frères Goncourt partirent à l’aventure pour l’Italie. La moisson d’un séjour de six mois fut un « journal de bord » : ces Notes sur l’Italie demeurées à ce jour inédites.
Leur odyssée fut d’abord un voyage initiatique aux mœurs et aux paysages d’une péninsule parcourue de Milan à Naples en passant par Venise, Parme, Bologne, Florence, Pise, Rome. « Curieux de tout, très flâneurs, capables d’abandonner un vieux monument pour une jeune femme qui passe » , les deux frères prennent tour à tour la plume pour noter leurs sensations et leurs impressions en une suite d’instantanés mêlant en harmonie réelle et fantaisie. Dans un style inspiré, ils évoquent aussi bien les délires carnavalesques ou les pestilences de l’hôpital que la recette du parmesan ou les fastes désuets de la cour de Toscane.
Initiation, ce voyage le fut aussi à l’art. Déçus par les grands classiques de la Renaissance, nos découvreurs inventent, au long de leur cheminement, l’art primitif italien, de Giotto à Andrea del Sarto — constituant ce faisant le futur « goût Goncourt » . Critiques partiaux — et donc justes, comme l’eût dit Baudelaire —, ils sont sans cesse en quête d’un art d’observation, de description et de dissection, bref d’un art d’intelligence à la recherche d’une vérité idéale.
Rehaussées de leurs croquis et de leurs aquarelles, leurs notes, de touche en touche, ressuscitent à nos yeux le monde qu’ils découvrirent. Pour le voyage d’Italie, on connaissait le président de Brosses et Stendhal. Il faudra désormais ajouter les Goncourt.
Auteurs :
Est-il nécessaire de présenter les frères Jules et Edmond de Goncourt, dont le nom seul restera familier pour le célèbre prix littéraire français qu’on leur doit ? Précurseurs du mouvement naturaliste de Zola, écrivains et historiens du XIXe siècle, ils étaient connus, avant de lancer le prix Goncourt, pour leurs livres d’histoire et leurs romans naturalistes, toujours écrits à deux. Le Journal qu’ils tinrent, dans lequel étaient consignées leurs réflexions sociales et culturelle sur leur époque, fut poursuivi par Edmond après la mort de Jules.
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